Un ménage rouge, de Richard Ste-Marie (Qbc)
Vincent Morin, paisible courtier en valeur immobilière, a tout réussi. Un métier où il est reconnu pour ses capacités, qui lui permettent de vivre très confortablement, une épouse superbe, une belle maison. Seuls, les enfants manquent dans la famille.
Lors d’un congrès à New York, Vincent est libéré un jour plus tôt que prévu. Juste avant de rentrer chez lui, à Montréal, il achète un pied de lampe chez un antiquaire avec l’idée de le bricoler un peu à son retour.
Seulement, lorsqu’il rentre chez lui, avec vingt-quatre heures d’avance, le spectacle qu’il découvre dans sa chambre le foudroie sur place. Sa femme est au lit avec deux hommes. L’intensité de l’action est telle que personne ne l’entend pousser la porte.
Le pied de lampe à la main, Vincent perd le contrôle de lui-même. Il abat le lourd objet sur les crânes jusqu’à ce que plus rien ne bouge.
Ensuite, la stupeur. La culpabilité. La frayeur de se faire attraper pour ces trois crimes. De finir sa vie en prison.
Une seule solution. Faire disparaître les trois cadavres, et réparer les dégâts dans la maison. Avant que quelqu’un ne se doute de quelque chose. Ensuite, trouver une explication plausible à la disparition de sa femme.
Les capacités d’adaptation de Vincent vont être mises à rude épreuve, et le chemin dans lequel il s’est enfoncé sans le vouloir va bientôt se refermer sur lui…
Un homme ordinaire placé dans une situation extraordinaire, voilà toujours de quoi bien débuter une histoire. Dans ce premier roman, l’auteur a bien compris le parti qu’il pouvait tirer de ce drame classique de l’adultère. Il l’a poussé dans ses derniers retranchements, fouillant l’âme de l’assassin jusqu’au vertige. Vertige de la culpabilité, de la dépression, du désir de sauver sa peau, coûte que coûte, même au-delà de tout. Le tragique périple de Vincent Morin est celui du lecteur, car Richard Ste-Marie aime son personnage, et il veut vous le faire aimer aussi. Vincent est pris dans une toile d’araignée géante. Et plus il s’agite, plus la bête avance sur son fil.
Soudé à l’histoire, le lecteur transpire pour lui. Qui sera le plus rapide, ou le plus intelligent : Vincent, ou l’araignée ?
Richard Ste-Marie est né à Québec en 1945. Enseignant à l’école des arts visuels de Laval pendant plus de trente ans, ses œuvres ont été exposées au Canada et en Europe. Il a également longtemps été saxophoniste dans un orchestre de jazz, et animateur pendant huit ans à la CKRL, où il a interviewé des centaines de créateurs.
« Un Ménage Rouge » était son premier roman.