Cadres Noirs, de Pierre Lemaître

Alain Delambre, cadre sup, la cinquantaine bien sonnée, se retrouve au chômage après des années de bons et loyaux services dans sa société. D'attente en désillusion, les mois passent, puis les années, et sans travail en vue. Prêt à tout pour retrouver sa dignité aspirée par sa chute libre, Delambre accepte de participer à une sélection de candidats pour obtenir un poste de RH dans une très grande entreprise. Le deal est simple. Son rôle consiste, pour décrocher son propre travail, à évaluer un certain nombre de cadres de ladite entreprise lors d'une prise d'otage factice destinée à tester leur capacité à résister à une forte pression psychologique.

Nicole, la femme de Delambre, se dresse bec et ongles contre ce projet. Elle préfère la pauvreté à l'infamie. Mais Alain Delambre a décidé de tenter sa chance...

Sauf que rien, mais alors rien du tout, ne va se passer comme prévu. Ni pour les uns, ni pour les autres. 

Que va devenir Alain Delambre, pris entre deux feux, au milieu du champ de bataille que devient sa famille, tandis que l'étau de ce qu'il a déclenché se resserre autour de lui? 

Très franchement, à dix pages de la fin, je ne le savais toujours pas, tant la maîtrise de l'auteur est parfaite tout au long de son intrigue. Pourtant, tout est là. Sous votre nez. Pas de triche, pas de lapin sorti d'un chapeau, au dernier moment. Pierre Lemaître joue cartes sur table, et vous prend à témoin de son histoire avant de vous en mettre plein la poire.

Une machination huilée à la perfection. Jusque dans ses moindres dérapages. Voilà ce qu'est Cadres Noirs.

Pour tout vous dire, j'ai une histoire particulière avec ce roman. Je l'ai commencé en Avril 2011, juste une semaine après avoir attaqué la rédaction de "L'enfant aux yeux d'émeraude". Au bout de deux pages, je l'ai reposé sur mon étagère, la mort dans l'âme. Le sujet était vraiment trop proche de mon livre. Impossible de le lire avant. J'avais trop de risques d'être influencé.

Mon thriller à peine achevé, je me suis jeté sur ce polar comme la misère sur le pauvre monde, et j'ai été complètement emporté par ce bouquin que je conseille vraiment très fortement à tout amateur du genre! 

Du coup, j'ai acheté "Alex", du même auteur, mais je le laisse refroidir tranquillement dans ma bibliothèque. Je préfère attendre avant de me plonger dedans.

Avec du caviar tous les jours, on perd le goût du caviar, non?...