Canada, de Richard FORD

1960, Great Falls, Montana. Bev et Neeva Parsons sont les parents de deux adolescents jumeaux de 15 ans, Dell, le fils, et Berner, sa sœur. À bout d’idées pour tenter de maintenir leur famille à flot après son départ de l’Air Force, où il a servi comme capitaine de bombardier, Bev convainc sa femme que la solution à leur problème est de braquer une banque, quelque part dans l’immensité américaine, puis de rentrer tranquillement chez eux.

Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu, et Dell et Berner vont bientôt en faire la cruelle expérience en voyant leurs parents prendre le chemin de la prison d’État. 

C’est le destin qui est venu frapper à leur porte, et qui ne les lâchera pas jusqu’à la fin de leurs vies…

Ceux qui me connaissent savent qu’un roman nanti d’un titre pareil ne pouvait qu’appeler mes doigts fébriles à en découvrir le quatrième de couverture. Braquage, meurtres, solitude, grands espaces… il n’en a pas fallu plus pour que je l’achète illico.

Une fois que nous nous sommes retrouvés en tête à tête, la première impression que m’a donnée ce roman a été un puissant sentiment de loooooongueur. L’action, spartiate, était complètement noyée dans les états d’âme du narrateur, le petit Dell, en l’occurrence. Des scènes sans fin, sans horizon apparent, dans lesquelles j’attendais que « ça » bouge.

Et puis l’Écriture de Richard Ford est arrivée. Ou, plus exactement, je m’y suis ouvert. Le rythme volontairement très lent de Ford m’a rejoint, m’a conquis. M’a bouleversé. Parce que ce sacré roman est une œuvre de haute couture. N’y attendez pas des courses-poursuites effrénées, des coups de flingue à n’en plus finir (même s’il y en a, et si peu…). Vous allez pénétrer dans l’univers intime de cet adolescent qui a vu sa vie de famille se désintégrer devant lui parce ses parents ont fait le mauvais choix, et parce qu’à quinze ans on ne tient pas encore les rênes de sa destinée au creux de ses phalanges.

J’y ai mis le temps, mais je gage que ce roman atypique, parmi tous ceux qui attendent, dans ma PAL, de le suivre, figurera sans aucun problème dans mon top 10 de l’année 2014.

Et nous ne sommes qu’en janvier…