Les Anges de New York, de RJ ELLORY

Publié le par Jacques Saussey

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Franck Parrish est un looser. À 44 ans, il a tout perdu, ou presque. Rongé par l’alcool et le souvenir de son père, mort assassiné de nombreuses années auparavant, Parrish est au bout du rouleau. Divorcé d’une épouse acariâtre, père de deux enfants qu’il ne voit quasiment jamais, amant occasionnel d’une prostituée très demandée, son permis de conduire lui a été retiré, et il est l’objet d’une enquête des services internes de la police de New York.

Car Franck Parrish est flic, inspecteur à la Criminelle, comme son père John l’a été avant lui. John Parrish est resté célèbre pour avoir été l’un des membres les plus actifs des Anges de New York, l’équipe de flics d’élite qui a permis à la ville de sortir le nez de la criminalité, dans les années 80.

Seulement Franck, lui, sait qui était réellement son père. Un escroc sans scrupules qui s’est enrichi en magouillant avec des malfrats puissants, tout en sachant préserver sa réputation. Les enveloppes de billets, il les a vues passer de main en main, le dimanche, lorsque les collègues de son père venaient boire une bière chez lui loin des regards indiscrets.

Pour couronner le tout, Franck est obligé de voir une psychothérapeute, sinon il perd définitivement son job.

Lorsque le cadavre d’une jeune fille est découvert dans la chambre de son propre frère, Parrish prend l’enquête en main. Il connaissait le frère, petit dealer sans envergure, camé jusqu’à l’os.

Franck a bientôt l’intime conviction que la jeune fille n’a pas été la seule victime de son assassin. D’autres cas similaires, presque indiscernables, dont il va apprendre l’existence en se fiant à son instinct, vont le conforter dans son opinion.

Mais sa hiérarchie renâcle à lui faire confiance. Et lorsqu’il pense avoir découvert qui pourrait être le tueur, il est encore loin de s’imaginer que l’affaire va le conduire jusqu’au bout de ses forces, au-delà des limites fixées par la raison et la déontologie de son métier.

Franck Parrish a rendez-vous avec lui-même…

 

Le personnage du flic alcoolique désabusé est si présent dans la littérature policière qu’il en est devenu l’un des archétypes fondamentaux. On pourrait croire, à première vue, que « Les Anges de New York » va nous resservir une énième mouture d’un polar classique sans originalité particulière.

Mais dans ce roman construit sur une corde raide oscillant sans cesse au-dessus du vide, RJ Ellory utilise de façon très subtile les codes les plus parcourus du thriller afin de mieux s’en affranchir.

Car l’histoire ne s’arrête pas à la quête criminelle, mais va beaucoup plus loin, entre introspection d’un système poussé en touche par la fatalité et la profonde interrogation d’un homme usé face à son devoir et à son destin.

Un nouveau coup de cœur pour ce roman exceptionnel qui m’a fait passer des heures de bonheur total !

RJ Ellory fait définitivement partie des plus grands…

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B
Bon ok. Je tenterai mais gare à toi si je sors titubante de cette lecture ;)
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J
<br /> <br /> :)<br /> <br /> <br /> <br />
B
Arf ! J'ai pas envie d'un énième flic rongé par l'alcool. Ca me saoule :P Pas sûre que je le lise finalement. Ou alors il va falloir me motiver...
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J
<br /> <br /> Franchement, laisse-toi tenter, tu ne le regretteras pas. RJ déploie dans ce roman toute l'étendue de la finesse de son écriture...<br /> <br /> <br /> <br />