La chambre mortuaire, de Jean-Luc BIZIEN

Publié le par Jacques Saussey

chambre mortuaire

 

Paris, juillet 1888.

À la morgue de Paris, lugubre bâtiment dressé à la pointe de l'île de la Cité, Augustin Piedvache fait sa ronde, sa lampe à pétrole à la main. Il veille sur ses « artistes » dont il a la garde. Le peuple parisien peut venir visiter les cadavres baignant dans l’eau glacée, dans la journée, parfois avec le terrible espoir d'y reconnaître un disparu, parfois avec une pointe de désir morbide de croiser le regard de la mort en face.

Mais ce soir, la lampe du gardien se met à trembler. Augustin manque de défaillir. L’un de ses macchabées s’est enfui. Des traces fraîches se lisent sur le sol humide…

Sarah est une jeune Anglaise. Elle a quitté son pays natal par amour pour un beau français, mais elle a vite déchanté. Elle arrive un soir à Paris, rue Mazarine, sa valise sous le bras, devant la porte du docteur Simon Bloomberg, un aliéniste qui recherche une gouvernante.

Bloomberg, à la différence de certains de ses autres collègues, consulte ses malades chez lui. Convaincu qu’il existe dans l’esprit de chaque « aliéné » de quoi le faire lutter contre sa propre maladie, il n’a recours aux locaux rudes de l’hôpital des fous que pour les cas les plus extrêmes. Bloomberg habite dans une maison improbable, en plein centre de Paris, au milieu d’animaux terrifiants et de souvenirs des expéditions de sa femme Elzbiéta, égyptologue passionnée d’Histoire ancienne et d’ésotérisme. 

Mais où est donc passée Elzbiéta ? Qui est ce géant qui veille sur Bloomberg comme son ombre ? Qui est cet homme qui se suicide en se jetant nu depuis le haut de son immeuble, laissant un témoignage écrit de son geste dans une anfractuosité de la charpente de son modeste logis ? Pourquoi le cadavre s’est-il envolé de la morgue au nez et à la barbe du gardien ?

La police de la sûreté, incarnée par deux flics pugnaces, dont l’un est un fervent amateur d’absinthe, aura fort à faire pour dénouer les fils du mystère de la pyramide.

 

Jean-Luc Bizien livre ici une histoire tout en ombres et en capes noires, où les instincts les plus brutaux se révèlent parfois très surprenants. L’auteur a su rendre au français un accent du XIXe siècle qui colle parfaitement bien à cette intrigue énigmatique, dans la veine d’un Gaboriau, Féval, ou Gaston Leroux. 

Une langue vive, fine et véritablement incrustée dans une époque où nous plongeons avec un vertige saisissant, tant ce passé est à la fois proche et éloigné de nous.

Éclairée à la lampe à pétrole de nos arrière-grand-mères, cette « Chambre mortuaire » n’a pas fini de vous faire voyager dans le passé, et de vous surprendre !

 

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